Exposition " Eric Pasture" Ce que vous n'avez jamais vu!
ERIC PASTURE
Basculant tour à tour du figuratif à l’abstraction, Eric Pasture nous dévoile son univers. Il réinterroge la vision en même temps que la peinture, ou plutôt, il l’interroge comme pour la première fois.
Ici l’œuvre se libère des contraintes de la théorie, quand, entre voyant et visible, entre l’œil et l’esprit, entre la main et le corps se fait une sorte de récroisement. Cette célébration – où se tient la pensée de son inévitable désintégration communique quelque chose de la présence de celui qui parle et de son trouble.
Telle est sans doute la raison du charme singulier qu’exercent ses couleurs. La méditation sur les formes, la vision, la peinture, porte-traces des regards, des gestes vivants et de l’espace qu’ils traversent. Sa peinture n’indique pas seulement ce chemin, elle la trace déjà par un certain mode d’écriture ; elle ne formule pas seulement une exigence, elle la rend visible. Sa vision se fait geste quand il pense en peinture. Sa méditation sur la picturalité lui donne la ressource d’une parole neuve, tout proche d’une parole littéraire e même poétique.
Si ses œuvres ne sont pas un acquis, ce n’est pas seulement que, comme toute chose, elles passent, c’est aussi qu’elles ont presque toute leur vie devant elles.
ERIC PASTURE
Etudes / Expérience professionnelle
1979– 1983:Atelier de graphisme à l’Académie Royale des Beaux Arts de Bruxelles (Diplômé des Beaux Arts avec Grande Distinction)
1979– 1980:Atelier de dessin à l’Académie de St Josse-Ten-Noode
1983 : 1er prix des professionnels de l’agence publicitaire Young & Rubicam
1985-1987 : Graphiste en packaging
1985 : Lauréat 19° triennale des jeunes artistes du Hainaut
1987- actuellement : professeur de création graphique publicitaire en Haute Ecole
Principales expositions |
2015- 2019: - Artiste «résident» Galerie Art Thema (Bruxelles)
2016: - Galerie Delforge (Citadelle de Namur)
2014 : - Galerie Balastra, Balâtre (février)
-Expo dignité, Namur (juin)
2013 : - Galerie Christine De Cuyper, Bruxelles (mai)
-Galerie ART Théma, Bruxelles (juin à sepembre)
-Galerie Balastra, Balâtre (octobre)
2012 : - Galerie Christine De Cuyper, Bruxelles
2011 : - Galerie Christine De Cuyper, Bruxelles
2010 : - Galerie Christine De Cuyper, Bruxelles
2009 : - Galerie Christine De Cuyper, Bruxelles
2008 : - Galerie Christine De Cuyper, Bruxelles
2007 : -Le Frigo : exposition aux Beaux Arts de Mons
-Les Printemps de Lavaux St Anne, Château de Lavaux St Anne
2006 : -Galerie Christine De Cuyper, Bruxelles
-Salon petits formats, Manage
-Maison de la Mémoire de Mons « Garde à Vue »
2005 : - Galerie Christine De Cuyper, Bruxelles
-Scailmont, Manage (mention du Jury)
2004 : -Maison de la Mémoire de Mons « Les Sœurs Noires »
-Musée des Beaux Arts de Mons « Bon vouloir »
-Galerie Monaco, Ostende
2003 : - Maison de la Mémoire de Mons « La bande des 4 »
-Musée des Beaux Arts de Mons « Bon vouloir »
-Galerie Monaco, Ostende
2002 : -Galerie Rive Gauche, Namur
-Musée des Beaux Arts de Mons « Bon vouloir »
2001 : -Polytechnique de Mons : Artconnexion
-Casemates de Mons
-Musée des Beaux Arts de Mons « Bon vouloir »
2000 : - Musée des Beaux Arts de Mons « Bon vouloir »
-Galerie P’Art, Gand
-Lion’s Club de Philippeville (prix du public)
1999 : - Espace galerie Hotel Amsterdam, Puno Del Este, Uruguay
- Aceroon Kunst Galerie, Lubbeek
- Musée des Beaux Arts de Mons « Bon vouloir »
- Cimaises ouvertes à l’amour, Mons
- Nexus Galeria, Buenos Aires, Argentine
- Liné’Art, Gand
1998 : -Acheroon Kunst Galerie Lubbeek, Louvain
- Galerie Léonardo Avalos, Buenos Aires, Argentine
- Espacio de Arte Telecom, Buenos Aires, Argentine
1997 : - Libr’Art, Foire Internationale d’Art Contemporain
- Exposition à la Galerie P’Art, Gand
1990-97 : Décors de théâtre à la Maison de la Culture de Mons
1987 : Manif’Art, Maison de la Culture de Mons
PRESSE
ERIC PASTURE
Loin des cénacles et de l’agitation médiatique, Eric Pasture peint surtout pour lui-même et ses proches et pour ceux qui lui accordent le retour d’un regard attentif.
Œuvres encore en devenir, elles se distribuent en deux voies (voix), deux expressions distinctes. Une voie réservée à l’abstraction matiériste et une voie dévolue à la figuration distanciée. L’une rend un hommage lointain à Bram Bogaert dans la générosité de la pâte colorée, mais aussi à Rothko dans la méditation profonde sur une seule couleur vibrante. L’autre salue au passage Francis Bacon dans le rapport un peu torturé au modèle vivant.
Même s’il n’y a aucune honte à revisiter des modèles admirés, - toute l’histoire de l’Art atteste de ces regards croisés sur les chefs d’œuvre- force est de constater que comparaison n’est pas raison.
Dans l’approche non figurative d’Eric Pasture, se mesure son goût physique, quasi artisanal pour une matière, une pâte onctueuse, étalée, peignée, lissée, rendue soyeuse comme une tunique, ou triturée, canalisée, étalée par la spatule qui la contraint, la ramène en aplats, abandonnant au passage des lèvres humides ou des ourlets délicats.
Avec cette seule couleur majeure, riche de toutes les autres, l’artiste mène et raconte son monde, fait d’élan et de retenues, d’ombres et de clartés, de pulsions et de repos.
Quand la lumière externe affleure ces champs de peinture, elle se difracte en d’infinies nuances jamais lassées de nos regards.
Mais le travail de l’artiste ne se cantonne pas à cette monochromie aux relents de lave rougeoyante : il s’invente aussi d’autres supports graineux, scintillants, rugueux, synonymes de terre profonde, d’échantillons de cosmos. Ramenés en synthèse sur l’écran de son œuvre, ces fenêtres ocres, noires ou lactescentes témoignent de l’univers tout entier.
Eric Pasture s’autorise aujourd’hui une abstraction plus ludique faite de jets, de coulées, de projections instantanées, à l’instar d’un Jackson Pollock sans complexe.
La part figurative de son art est résolument réservée au corps féminin, à la Femme entrevue comme une créature à peindre, un prétexte à créer, plus encore qu’un modèle à reproduire fidèlement. Pas plus que de réalisme ne peut-on parler de tentatives de séduction. C’est l’acte de peindre qui prime, l’appréhension sans concession d’un corps réinventé en de nouvelles carnations, cerné en d’autres lignes expressives parfois cruelles. Cette approche « baconnienne » du corps pour audacieuse et peu flatteuse qu’elle puisse paraître atteste d’une volonté de marquer sa liberté du peintre, liberté dans les tons crus, les poses inconfortables l’espace oblique du tableau. Liberté ou caprice d’un peintre qui refuse la facilité pour oser l’aventure et le vertige de la re-création.
Louis Richardeau, Critique d’art
19/10/2011